J‘ai fini par chercher de l’aide. J’ai poussé la porte, après deux ans d’hésitation. Et s’ils ne me croyaient pas ? Après tout je n’ai aucun témoin.
Ma situation devient intenable. Je ne peux plus vivre avec la peur au ventre. Je ne peux plus essuyer les coups, les insultes, les reproches. Je ne peux plus supporter le contrôle systématique de mon téléphone, les suspicions quotidiennes.
Je sais que je mets le doigt dans un engrenage où j’ai beaucoup à perdre : je suis fragile financièrement, je suis isolé mais surtout, j’ai peur de perdre mon si beau lien aux enfants. Rien que d’y penser, j’ai des larmes plein les yeux.
Et puis il y a ce sentiment de honte qui ne me quitte pas. Que vont-ils me dire, en admettant qu’ils me croient ? Qu’un homme abusé n’en est pas un ? Que j’aurais dû fuir il y a longtemps ? Que la nature d’un homme est d’être fort ?
Tous ces clichés sont ridicules. J’ai tout essayé. Espérons qu’ils l’entendront, car je n’ai plus beaucoup d’options…
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Tous ces hommes ont subi une forme de violence domestique (sexuelle, physique, psychologique). Pour la plupart, ils ont souhaité que leur anonymat soit préservé. Le masque remplit donc cette première fonction. Il remplit également une seconde fonction plus métaphorique: les victimes de violence domestique font face au trauma qu'elles ont subi en présentant un "masque" à la société, en se reconstruisant loin du regard des autres. Ce masque rappelle que c'est le regard de l'autre qui pousse les victimes à se cacher. Cela est d'autant plus marqué pour les hommes qui ont de la peine à réconcilier le fait d'avoir été des victimes de violence domestique et la vision que la société projette sur un homme.